Les deux loups : métaphore en mouvement

 

Un vieil homme veut apprendre à son petit-fils ce qu’est la vie.

« En chacun de nous, il y a un combat intérieur » dit-il au jeune garçon. « C’est un combat jusqu’à la mort et il se tient entre deux loups. »

« Le premier est ténébreux. Il est la colère, l’envie, le chagrin, le regret, l’avidité, l’arrogance, l’apitoiement sur soi-même, la culpabilité, le ressentiment, l’infériorité, la supériorité, les mensonges, la fausse fierté et l’égo. »

« Le second est lumineux. Il est la joie, la paix, l’amour, l’espoir, la sérénité, l’humilité, la gentillesse, la bienveillance, l’empathie, la générosité, la vérité, la compassion et la foi. »

Le petit-fils réfléchit pendant un long moment. Puis, il demande à son grand-père : « Quel est le loup qui gagne ? »

Le vieil homme sourit et lui répond : « Celui que tu nourris. »

Introduction :
On utilise souvent des métaphores en accompagnement. La métaphore des deux loups est un classique du genre. En soi, elle est porteuse d’un message important. Cependant, même si une métaphore tend à diminuer le phénomène de pliance souvent retrouvé dans les difficultés que rencontrent les personnes qui viennent nous voir, elle n’est pas toujours suffisante pour mettre la personne sur le chemin de ses valeurs.
Fonction :
  • Permettre au patient d’expérimenter la connexion aux valeurs en situation aversive.
  • Entrainer l’enracinement corporel et l’ancrage dans les valeurs.
Déroulé de l’exercice :
Cet exercice est destiné à entrainer la connexion aux valeurs chez le patient.
On détermine un objectif, une action, une situation importante pour le patient qu’il n’a pas encore réalisé et pour lequel il éprouve de la difficulté à se mettre en route, qu’il évite, qu’il fuit.
Lorsque l’objectif est déterminé, on l’écrit sur un post-it, sur un tableau ou tout autre support permettant de le disposer à 2 mètres du patient.
Ensuite, on demande au patient quelles sont les pensées, les sensations, les émotions qui l’empêchent d’avancer. Cela peut être des auto-critiques, des anticipations, de la peur, du désespoir. Le praticien note toutes ces informations sur des post-it différents et les disposent à terre, entre le patient et l’objectif, à mi-distance.
Le praticien explore avec le patient les raisons de réaliser cet objectif. En quoi est-ce important ? En quoi est-ce porteur d’un sens profond pour le patient d’aller dans cette direction malgré tous les freins qui se présentent à lui.
Lorsque les valeurs sous-jacentes sont clairement mises en évidence le patient s’installe devant ses obstacles et les regardent un par un, en les répétants à haute voix, plusieurs fois.
Lorsque le patient ressent le blocage habituel, même une version allégée de celui-ci, le praticien aide le patient à s’ancrer dans ses valeurs à l’aide des consignes suivantes :
  • Fermez les yeux
  • Revenez à votre respiration
  • Ressentez votre colonne vertébrale
  • Descendez dans vos jambes et remarquez la stabilité du sol
  • Adaptez votre posture pour maximiser votre stabilité
  • Imaginez que vous prenez appuis dans le sol, comme un arbre
  • Immergez vous dans la solidité de ce qui compte pour vous, la raison profonde de réaliser cet objectif
  • Remontez avec votre attention le long de votre corps, ouvrez votre cage thoracique et relevez la tête
  • Respirez profondément et ouvrez les yeux
  • Prenez un temps, quelques secondes, pour affirmer cette stabilité dans tout votre corps et lorsque vous sentez que c’est cohérent, faites un pas en avant
Lorsque le patient réussit à rejoindre l’objectif, proposez-lui de compliquer un peu l’exercice.
Le praticien invite le patient à revenir à sa place initiale. Il se met en face du patient, à l’endroit des obstacles.
Le praticien va incarner les obstacles, afin de les rendre le plus vivant possible.
La mission du patient est de se laisser immerger par les paroles du praticien incarnant les obstacles dans un premier temps et puis de réaliser l’exercice d’ancrage, seul, pendant que le praticien continue à incarner ses obstacles, puis d’avancer jusqu’à son objectif.
Pendant tout l’exercice, le patient ne parle pas.
VARIANTE :
Il est possible de réaliser cet exercice en groupe de trois personnes, un patient, un aidant incarnant les valeurs et une personne donnant vie aux obstacles.
L’exercice peut se répéter plusieurs fois, car il est possible que l’expérience du patient lui permet d’affiner ses craintes et ses peurs.

 

Egide Altenloh
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