En parcourant un site à la recherche de je ne sais plus trop quoi à propos de mon instrument favoris, je suis tombé sur un article faisant le lien entre la méditation et la pratique musicale.
Au-delà de ce que j’ai trouvé intéressant pour améliorer mon jeu dans cet article, j’y ai trouvé un exercice que j’avais déjà donné à un patient, bassiste, qui souhaitait utiliser son instrument dans nos consultations.
A l’origine, je proposais d’utiliser une phrase musicale bien maitrisée et d’introduire des nuances et variations permettant de se rapprocher du ressenti que le patient souhaite explorer.
Ici, Richard Sleigh utilise la pensée musicale comme outil de défusion : transformer la phrase verbale qui nous fait souffrir en une phrase musicale, puis, lorsque cette phrase musicale est bien claire dans notre esprit, commencer à l’approcher avec son instrument. L’intérêt de cette démarche est qu’elle est toujours possible : on peut « penser » musicalement en toutes circonstances, sans avoir son instrument de musique avec soi.
L’intérêt de cette technique est triple pour un musicien : elle permet de défusionner de pensées inutiles ET elle participe à l’enrichissement de son répertoire musical personnel par les riffs, mélodies et autres gammes personnalisées qu’elle permet d’explorer ET elle utilise une pensée « canard » comme point d’entrée vers une action valorisée (ex. jouer de la musique).
Vous allez me dire que « penser » de la musique n’est pas la même chose que « jouer » de la musique. En effet, cela ne fait pas le même son. Mais l’entrainement mental à une mélodie facilite son apprentissage.
Pour faire écho aux études sur la cognition incarnée, il faudrait en fait non seulement « entendre » la musique, mais aussi visualiser les mouvements particuliers du corps qui permettraient de la produire. Dans le cas de l’harmonica, il s’agit des mouvements de mains, des mâchoires, des lèvres, de la langue, de la glotte et du diaphragme.
Si vous êtes musicien et que vous utilisez aussi la musique avec vos patients, essayez ce petit truc de Sleigh, un de mes maîtres harmonicistes. Il n’est pas nécessaire de le faire à l’harmonica, tout instrument de musique peut bien faire l’affaire.
Si le lien entre l’harmonica et la santé vous intéresse, je vous conseille d’en apprendre un peu plus sur le travail de David Harp, psychologue et harmoniciste, pour comprendre pourquoi, en plus du fun inhérent à cet instrument mythique, tout praticien de la relation d’aide devrait s’y intéresser de bien plus près :
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